La médecine dans les pays pauvres

    Pour commencer, nous allons étudier les divers systèmes ou moyens sanitaires mis en oeuvre dans les pays en difficulté (nous avons fait le choix de travailler sur les pays d'Afrique), puis nous aborderons une maladie très présente dans ces pays: le VIH.

Source : www.inegalites.fr

    L’analyse de la proportion de médecins par pays livre une vision d’ensemble assez fidèle des inégalités de santé qui parcourent le monde. Il existe un écart abyssal entre les pays les mieux lotis et les pays les plus démunis : là où Cuba compte près de 600 médecins pour 100 000 habitants, l’Ethiopie n’en compte que trois...

   

(établissement de santé entrenu par des religieuses)

     

De chaque côté de l’échelle, un groupe se démarque du reste. Les pays riches se caractérisent tous par un nombre de médecins bien supérieur à 200 pour 100 000 habitants, tandis que, en bas de l’échelle, les pays d’Afrique subsaharienne se distinguent par un très faible niveau, généralement inférieur à 20 pour 100 000 habitants.

    Les conséquences en matière de santé sont importantes. Les pays d’Afrique subsaharienne se distinguent ainsi par une plus forte mortalité infantile et par des épidémies plus fréquentes (Sida, tuberculose, etc.), ce qui vient peser de façon considérable sur les espérances de vie, qui stagnent voire diminuent dans la région.

Proportion de médecins en Afrique (pour 100 000 hbts):

Source : Organisation Mondiale de la Santé

Médecine Africaine

Source : https://medecinedafrique2i.e-monsite.com

    Le renouveau d’intérêt incontestable pour les plantes médicinales signe un retour vers la nature. Le recours à une médication plus douce que les médicaments de synthèse permet une utilisation prolongée évitant les effets indésirables et à moindre coût.

    La phytothérapie, nom savant de la médecine par les plantes peut occuper une place importante dans le traitement de plusieurs pathologies. Plutôt que de les opposer aux médicaments classiques, les remèdes à base de plantes peuvent prendre une place complémentaire dans la prise en charge des affections courantes. Les plantes médicinales, en général bien tolérées, appropriées à certaines maladies, à la fois curatives et préventives, doivent occuper une place importante en thérapeutique. L’Afrique est réputée pour la richesse de sa flore qui compte des milliers d’espèces végétales. 80% de la population africaine dépend de la médecine traditionnelle pour leurs soins de santé primaires. Malgré son empirisme qui peut sembler archaïque, la médecine traditionnelle africaine constitue une réalité socioculturelle et scientifique par son apport à la médecine moderne. Transmis par voie orale de générations en générations, le savoir médical traditionnel est l’apanage du guérisseur ou du tradipraticien. C’est lui qui détient les secrets des plantes qui guérissent, qu’ils soient médicinaux ou magico-religieux.

Le Prix international Rakoto- Ratsimamanga

Source : https://www.lecames.org

    Le prix international Rakoto- Ratsimamanga a été crée pour la valorisation de la médecine et de la pharmacopée traditionnelles africaines.

    Ce prix récompense l’action de personnes ou d’organisations qui apportent une contribution importante au développement de la pharmacopée (recueil officiel national des médicaments donnant leur mode de préparation, leur composition, leur action) et de la médecine traditionnelles africaines dont on sait la part considérable qu’elles jouent dans la résolution des problèmes de santé publique dans les pays du Sud. Il est décerné tous les deux ans.

(traitement médical d'un jeune enfant)

 

Source : https://www2.cnrs.fr

Interview de Alain Epelboin (scientifique au CNRS)

  • Croyance personnelle et médecine :Globalement, dans des contextes où la vie est précaire, où la maladie et la mort frappent sans relâche les soignants et les soignés, la frontière entre ces catégories est beaucoup plus « molle », le mélange du non visible bactériologique et du non visible surnaturel monnaie courante. Un exemple : au Sénégal, de nombreux médecins hommes refusent de choisir la gynécologie parce que le système de pensée sorcellaire africain dit que regarder de ses yeux le sexe d'une femme est générateur de folie. Les fluides corporels d'une parturiente et l'être inaccompli - mi-humain mi-esprit - qui sort de son ventre sont considérés comme potentiellement dangereux, porteurs de miasmes du monde non visible susceptibles de contaminer les vivants. Ces systèmes de représentation du monde ont baigné l'enfance des soignants comme des soignés et imprègnent leur univers au quotidien. Les professionnels doivent constamment jongler avec deux ordres de pensée, sous peine de s'exposer à des accidents et des malheurs de toutes sortes.
  • Croyance personnelle et médecine en Afrique :  Leur fonction dépasse de très loin la simple prescription phytothérapeutique. Ils ont pour rôle de dire et de rétablir la norme sociale et religieuse. Prenez les marabouts mourides, les fameux « marabouts de l'arachide », une des grandes confréries du Sénégal dont le fondateur, Cheick Ahmadou Bamba, opposant au pouvoir colonial, est considéré comme un saint descendant du Prophète. Depuis que le pays est indépendant, aucun gouvernement n'a pu « fonctionner » sans l'appui de cette confrérie religieuse au rôle économique prépondérant, à tout le moins sans son consentement tacite. Bon nombre sont des devins guérisseurs et leur emprise sur l'ensemble du corps social, dans tous les secteurs de la vie, de la sexualité aux affaires professionnelles, est immense. Et rend de fait caduque toute séparation entre « l'Église et l'État ». En Afrique centrale francophone, l'église catholique et à présent, de plus en plus, des églises d'obédience protestante sont en situation de remplir ces fonctions.
  • Influence de la religion sur le traitement du SIDA :À Dakar, des « tradipraticiens » viennent offrir leurs services au Centre de traitement ambulatoire des malades infectés par le virus VIH. Certains d'entre eux, sans connaître la spécificité du sida, se contentent de proposer les traitements traditionnels des maladies sexuellement transmissibles biomédicales et autochtones. D'autres affirment pouvoir soigner la maladie grâce à une alliance privilégiée avec des esprits, à l'aide des plantes ad hoc. Une autre catégorie comprend des guérisseurs d'inspiration islamique qui déclarent avoir reçu, à l'occasion d'un rêve, une révélation leur permettant de traiter les sidéens. Ailleurs, en Afrique, des pasteurs autoproclamés d'églises d'inspiration protestante assurent qu'il suffit de croire en Jésus et de rejeter Satan pour retrouver la santé. Trop souvent, la promesse de guérison passe par la soumission du malade à l'emprise d'un individu ou d'une secte, et par la remise de ses biens, de sa personne aux maîtres d'une organisation religieuse.
 

 

    Nous allons ensuite voir le virus du VIH extrêmement répandu dans ces pays, notamment en Afrique. Pour ce faire, nous définirons la maladie et nous expliquerons pourquoi il touche ces populations.

VIH

Qu’est ce que le VIH ?
 
    Le VIH, ou Virus de l’Immunodéficience Humaine, touche les cellules du système immunitaire, et les détruit ou les rend inefficaces. Les cellules immunitaires regroupent les lymphocytes, les phagocytes et les granulocytes. Ces cellules ont pour but de protéger l’organisme vis-à-vis d’agents infectieux. Le VIH est capable de pénétrer dans les lymphocytes et d’y inclure son programme. En effet, chaque cellule, qu’il s’agisse d’un virus ou d’une cellule humaine, possède son propre programme, le code génétique (constitué d’ADN pour les cellules humaines et d’ARN pour le VIH) qui permet de définir la fonction de la cellule.
    Lorsque le VIH a introduit son programme dans celui du lymphocyte, celui-ci va arrêter de remplir sa fonction immunitaire et se met à fabriquer des quantités importantes de VIH avant de mourir d’épuisement. Les nouveaux virus produits vont à leur tour aller infecter d’autres lymphocytes et les détruire. Pendant plusieurs années, l’organisme est capable de lutter contre le VIH : il peut détruire une partie des virus grâce à des anticorps (substance défensive crée par l’organisme) ou bien fabriquer de nouveaux lymphocytes, en grande quantité, pour replacer ceux détruits par le VIH.
Cependant les anticorps ne sont pas en mesure d’éliminer tous les virus présents dans l’organisme et la fabrication de nouveaux lymphocytes diminue au bout d’un certain temps. Le corps est donc fragilisé et n’est plus en mesure de se défendre contre d’autres infections bénignes qui peuvent alors entrainer la mort de l’individu atteint du VIH.
On utilise le terme de sidéen, c'est-à-dire un individu atteint du SIDA, lorsqu’une personne atteinte du VIH présente une ou plusieurs infections ou cancers liés au VIH. L’infection la plus mortelle reste la tuberculose qui tue près de 250 000 personnes atteintes du VIH tous les ans.
 
Comment lutter contre le VIH ?
 
    Le VIH est une infection qui peut se transmettre en de diverses occasions : lors de rapports sexuels (vaginaux ou anaux) non protégés ou de contacts bucco-génitaux avec une personne infectée; lors d’une transfusion de sang contaminé ou d’un partage d’aiguilles, de seringues ou autres instruments pointus contaminés. Il peut aussi se transmettre de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement au sein.
    Pour éviter la propagation du virus il faut donc utiliser des préservatifs, masculins ou féminins, lors de chaque rapport.         Deux individus, non atteints par le VIH peuvent se passer de préservatifs s’ils restent fidèles l’un à l’autres.
    De récentes études montrent que la circoncision permet de réduire le risque d’infection. Cependant ce n’est pas une réelle protection comme les préservatifs car les hommes circoncis peuvent tout de même contracter l’infection, surtout si la plaie n’est pas correctement cicatrisée après l’intervention. La circoncision pourrait donc faire partie de la stratégie de prévention contre le VIH.
    Le dépistage fait désormais partie de la campagne de prévention. Il permet de savoir, gratuitement et anonymement si on le souhaite, si l’on est séropositif (atteint du VIH) ou pas. Le dépistage permet donc d’avoir accès rapidement à des traitements, des soins (par exemple des médicaments antirétroviraux qui stoppent ou gênent la reproduction du virus) et du soutien si l’on est séropositif. Plus le VIH est dépisté tôt, plus on préserve des années de vie, le VIH restant cependant toujours incurable pour l’instant. 
 
Quelques chiffres
 
    Fin 2008, environ 3.4 millions de personnes vivaient avec le VIH. Durant cette même année, près de 2,7 millions de personnes ont été infectées et 2 millions sont décédées du sida, dont 280 000 enfants. Les deux tiers des infections à VIH touchent l’Afrique subsaharienne.
 
 Sources :
Organisation mondiale de la santé : https://www.who.int/features/qa/71/fr/index.html
SIDA info service : https://www.sida-info-service.org/?Le-VIH-et-le-systeme-immunitaire 
Destination santé : https://www.destinationsante.com/VIH-SIDA-l-Afrique-subsaharienne-toujours-en-souffrance.html 
 

Pourquoi l’Afrique subsaharienne est-elle plus touchée par le VIH ?

 
Tableau en millions.
Source :  https://web.worldbank.org 
 
    En Afrique subsaharienne le VIH touche en majorité des femmes (61%). Cette région reste de nos jours la région la plus touchée par le VIH alors que seulement  12% de la population du monde y réside.
Le pays le plus touché est l’Afrique du Sud ou environ 11% de la population est touchée, même s’il n’est pas le seul à être durement touché par la pandémie.
 
    Bien que les pays touchés soient ceux d’Afrique subsaharienne, le VIH n’est pas causé par la pauvreté même si elle reste tout de même un facteur aggravant.
    Ce sont les causes telles que l’analphabétisme qui incitent la plupart des jeunes femmes à la prostitution, qui est la seule solution de ces jeunes femmes pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
    Cette « profession » les pousse à avoir des rapports sexuels non-protégés et donc les expose d’autant plus au VIH et favorise la propagation du virus. De plus la polygamie et l’infidélité sont aussi des facteurs aggravants.
 
    De plus les moyens mis en place par les différents pays sont pauvres dans le domaine médical. Les ressources sont souvent insuffisantes pour que tout le monde ait accès aux soins, aux traitements requis ou même pour mettre en place le dépistage qui fait désormais parti de la politique de prévention du VIH.
 
    La population étant très pauvre, il leur est difficile d’avoir une nutrition qui serait un atout pour retarder la propagation du virus pour les personnes atteintes ou former un rempart contre le VIH.
Il ne faut pas oublier non plus que le VIH est un virus qui se transmet entre la mère enceinte et son enfant, lors de l’accouchement ou encore par l’allaitement. C’est d’ailleurs la principale cause du si grand nombre d’enfants infectés.
Solutions
    Pour réduire le nombre de personnes atteintes par le VIH en Afrique il faudrait donc que l’utilisation des préservatifs soit beaucoup plus fréquente. Pour cela il faudrait informer, former et éduquer la population pour qu’elle comprenne mieux les enjeux liés à ce virus. Cela permettrait ainsi de faire évoluer les mœurs, donc éviter que les gens séropositifs ne soient mis à l’écart et donc permettre aux gens d’aller se faire dépister sans aucune crainte.
    C’est donc des informations concrètes qu’il faudrait apporter aux personnes porteuses du VIH pour qu’elles apprennent à vivre avec le virus et évitent de le transmettre : prévenir du risque de transmission pendant la grossesse, éviter les rapports sexuels non-protégés et surtout s’entourer de personnes qui peuvent soutenir le moral de la personne malade.
(La meilleure solution serait forcément de trouver un remède efficace contre ce virus pour réduire le coût humain. Mais cette solution reste de nos jours hors d’accès malgré les nombreux moyens mis en place dans les pays développés.)
    Pour que tout cela se mettent en place il faudrait donc que les africains aient plus facilement accès aux différents soins médicaux et donc que les gouvernements donnent plus de fonds au milieu médical.
Source : 
https://web.worldbank.org 
https://conte.u-bordeaux4.fr/